Juan de Fuca Trail
La côte ouest de l'île de Vancouver a un sentier de randonnée très connu, le West Coast Trail, géré par Parc Canada. Qui dit parc national dit qu'il faut obtenir un permis pour pouvoir y randonner, permis qui coûte très cher et qu'il faut réserver au moins 6 mois à l'avance car les places sont limitées. Ça ne correspond pas à ma vision de l'accès à la nature donc je n'irai pas là. Heureusement il existe aussi le Juan de Fuca Trail juste au sud dans le prolongement du West Coast Trail. C'est la même côte et le même type de paysage. Celui là est un parc provincial et ne nécessite pas de paperasse administrative pour y mettre les pieds, juste une contribution financière par nuit passée dans les sites de camping.
Le sentier est essentiellement littoral et fait une cinquantaine de kilomètres. Je prévois 3 jours de marche (en fait 1 jour et 2 demi-journées). Comme la côte comporte de nombreux ravins et ruisseaux, le sentier monte et descend sans-cesse (au moins dans sa première partie) et est très boueux et glissant ; je retrouve la rainforest du Sunshine Coast Trail avec ses arbres géants. Même s'il ne pleut pas, la brume venant du pacifique est attrapée par les grands arbres qui dégoûtent en permanence sur le sol, qui est ainsi maintenu humide. Le sentier est très bien entretenu comparé à tous les autres que j'ai fait jusqu'à présent en Colombie-Britannique. Il est par contre aussi très fréquenté. En particulier certaines plages et sites de camping ont un accès direct à la route, ce qui fait que beaucoup de monde viennent juste pour camper là pour la semaine, et les plages sont transformée en site de camping, c'est pas terrible. La proximité avec la capitale doit pas mal y jouer aussi.
Je peux apercevoir par beau temps l'État de Washington de l'autre côté du détroit de Juan de Fuca et les Olympic Mountains enneigées. Mais avec la fumée toujours présente je ne les vois pas. Il est aussi courant d'apercevoir des mammifères marins (baleines, orques, dauphins, phoques, otaries et loutres de mer). Parmi tout ça je ne verrai qu'une loutre de mer (ce qui est déjà pas mal) : c'est facile à reconnaître par rapport aux phoques et otaries car les loutres de mer nagent sur leur dos. Et je peux également observer un ours en train de parcourir une plage de rochers à marée basse, à la recherche de coquillages ou poissons échoués. Il est à une centaine de mètres et ne m'a pas senti, je peux l'observer tranquillement jusqu'à ce qu'il retourne dans la forêt.
À partir du deuxième jour, il fait gris et brumeux, avec toujours de la fumée dans l'air et quelques alternances d'averses et de soleil. Pour une rando le long du littoral je trouve ça agréable, ça rend le paysage plus joli. Je n'ai pas besoin d'avoir beaucoup de visibilité. Je marche au milieu des grands arbres, qui ont pour les plus vieux 700 à 800 ans, voir 1000 ans pour les cèdres rouges. Je ne réalise que maintenant que c'est de loin les plus vielles tracent du passé encore debout de ce côté-ci du Canada : les plus vieux édifices construit par les européens n'ont que 200 ans ! La comparaison laisse songeur...
Un couple de canadien de Kamloops qui faisait aussi cette randonnée me ramène à Victoria. Keiran est passionné par le canot d'eau vive et le kayak de mer, il donne également des cours d'eau vive. Je garde contact avec lui en cas où je repasserai (encore) à Kamloops pour aller faire des rivières d'eau vives ensemble. Il me donne aussi pas mal d'informations sur les places intéressantes à voir pour mon prochain projet que j'ai en tête : un circuit de quelques jours de kayak de mer dans les Gulf Islands, au sud-est de l'ile de Vancouver.